A propos du projet
Comprendre et impliquer toutes les parties prenantes d’un paysage culturel comme des acteurs qui le modèlent autant qu’ils en bénéficient est un élément essentiel et pourtant peu développé de la recherche sur le patrimoine. Notre recherche se base sur des monuments parmi les plus significatifs de l’histoire européenne : les oppida de la fin de l’âge du Fer (200 av. J.-C. – 60 de n.è.). Ce projet va étudier comment les populations impliquées (agriculteurs, petites et moyennes entreprises (PME), organisations naturelles, habitants) comprennent et vivent un paysage culturel. Malgré leur importance – il s’agit des premiers exemples d’urbanisme en Europe tempérée – les oppida son peu considérés comme vecteur de culture et d’économie durable au regard de leur taille qui fait pourtant de leur gestion un défi (par ex. Bagendon, GB : 200ha ; Bibracte, Fr : 200 ha).
Le projet REFIT optimise les expériences sur les oppida à travers la coopération de trois partenaires du projet : l’université de Durham (GB), Bibracte EPCC (France) et l’université Complutense de Madrid (Espagne). Le projet part du principe selon lequel l’environnement, la faune, la flore, et le patrimoine de ces paysages ne peuvent être dissociés les uns des autres ou de leur fonction économique. Travailler en direct avec nos partenaires – la Fondation pour la nature du Gloucestershire (GB), le Réseau des Grands sites de France (Fr), le Parc Naturel Régional du Morvan (Fr), le Gouvernement Régional d’AvÃla (E) et le Service archéologique des Cotswolds (GB) – permet de développer un groupe de réflexion sur la perception et les besoins des populations impliquées tout en les intégrant aux recherches archéologiques. En nous appuyant sur les bonnes pratiques nous allons mettre en Å“uvre des actions participatives (tables rondes, sorties de terrain) et produire de nouvelles ressources (notamment des guides numériques en accès libre) pour les 4 cas d’études : Bibracte (Fr), Ulaca (E) et Bagendon & Salmonsbury au Royaume Uni. Ainsi, le projet REFIT vise à favoriser les transferts de connaissances et à développer une gestion durable de ces paysages culturels.
Les oppida représentent un parfait exemple de sites patrimoniaux, qui par leur nature même nécessitent d’être considérés dans leur paysage fonctionnel pour en assurer la viabilité. Souvent difficiles à visualiser et à appréhender d’un seul coup d’œil, à la fois sites et paysages, les oppida nous posent le défi de faire se rencontrer l’appel de l’UNESCO de sortir du concept dépassé de « monument » et la demande de l’ICOMOS et du Millennium Ecosystems Assessment d’intégrer le patrimoine dans la gamme plus large des caractéristiques d’un écosystème culturel. Par un travail transdisciplinaire avec des participants hors du champ académique (organisations environnementales, agriculteurs, PME, parcs nationaux, organismes de protection du patrimoine, collectivités locales), ce projet va étudier les expériences de tels groupes à travers des temps d’échanges, et favoriser le transfert d’expertise et d’expérience entre des parties prenantes souvent cloisonnées.
Le projet aborde 4 problématiques:
Sensibilisation et Compréhension: Comment les usagers du patrimoine et les parties prenantes comprennent le sens de « paysage d’oppida ». A quel point sont-ils ouverts à la participation à un programme agroenvironnemental et une structure de gestion ?
Gestion: Comment la gestion de ces paysages culturels s’imbrique avec l’exploitation contemporaine de ces terres ? Quels problèmes se posent entre l’agriculture, la viabilité économique, l’accès au public, la biodiversité, les caractéristiques paysagères et la protection du patrimoine ?
Participation: Comment peut-on mettre en place un dialogue constructif entre les différentes parties impliquées, pour développer des stratégies alternatives qui améliorent l’imbrication du patrimoine culturel dans un paysage intégré, et ce afin d’en assurer la pérennité ?
Transfert de connaissances: Comment devons-nous réaliser le transfert de connaissances et d’expertise en fonction des différents axes permettant d’améliorer l’impact culturel et économique des oppida en Europe, notamment à travers l’intégration de toutes les populations impliquées, de manière à s’assurer que ces paysage d’oppida soient l’objet de gestions durables ?
Carte présentant la localisation des 4 sites étudiés et leurs caractéristiques principales
Le paysage culturel comprend tout à la fois des influences naturelles et humaines très différentes. Cette vue d’Ulaca montre à l’intérieur de l’oppidum, aussi bien du bétail paitre que des touristes visiter le site.